Ce n’est pas l’eau qui coûte, mais son service pour la rendre consommable et assurer la bonne disposition à demeure des usagers. Pour la rendre potable et la dépolluer.
Pour son acheminement/sa distribution dans tous les foyers et tous les lieux publics 24h/24.
Ce prix dépend toujours du contexte local (type et qualité de la ressource, par ex : eaux de surface ou eaux souterraines – choix de niveau de service, par ex : assistance téléphonique, continuité du service…) et des travaux d’entretien ou d’investissements réalisés sur les équipements de la Commune.
Les prix de l’eau intègrent les différences des territoires
L’eau est une ressource locale, un « produit du terroir ». Chaque ville prélève son « eau brute » (non potabilisée) au plus proche de ses habitants car l’eau coûte très cher à transporter sur de longues distances, contrairement à l’électricité par exemple : le prix du service de l’eau dépend donc du contexte local, ce qui explique les différences d’une Commune à une autre, et ce à chaque étape du « cycle communal de l’eau ».
Tout d’abord, l’origine de l’eau brute : si la molécule d’eau est la même partout, les ressources n’ont pas un état qualitatif homogène. Par exemple, les eaux de surface (rivières, lacs) sont de moins bonne qualité que les eaux souterraines, ce qui impacte la complexité du traitement pour la rendre potable, et donc le prix.
De plus, l’intensité des activités industrielles, agricoles ou encore touristiques varie d’une collectivité à une autre ce qui, là encore, influe sur la qualité de la ressource et donc sur son traitement.
Les Communes en bord de mer ont par exemple des problématiques qui leur sont propres : un dimensionnement des installations prévu pour faire face à la population touristique en période de pointe (il est fréquent qu’en été la population soit multipliée par 10 !), des eaux de surface nécessitant des traitements plus poussés (convergence des pollutions des fleuves et rivières vers la mer), conditions de rejets des eaux usées traitées plus exigeantes (proximité des zones de baignade).
Ensuite, les infrastructures et les investissements : d’une ville à une autre, les équipements (usines, réseaux, châteaux d’eau…) n’ont pas le même âge, ne sont pas dans le même état et sont soumis à des sollicitations différentes, ce qui fait varier les niveaux de maintenance, et donc leurs coûts. Les investissements à réaliser (construction d’une nouvelle usine de potabilisation ou d’assainissement pour faire face à l’augmentation de la population, renouvellement des réseaux) varient également d’une Commune à une autre.
Les différences de géographie impactent aussi sur les infrastructures et leur entretien (terrain plat vs terrain montagneux, habitat concentré vs habitat dispersé)
Enfin, le choix du niveau de service est là aussi variable selon les choix de la collectivité : service téléphonique et/ou internet, plages horaires d’ouverture des accueils clientèle, gestion des urgences 24h/24, télé-relevé…Quant au mode de gestion (privé ou public), il n’impacte pas en tant que tel sur la facture (voir l’étude du Boston Consulting Group) ou si impact il y a, il serait plutôt positif pour le consommateur en cas de gestion déléguée à un opérateur privé, car la concurrence amène les entreprises à être innovantes et compétitives sur les prix ! Ainsi, le prix n’est que la répercussion d’une série de coûts imputables au contexte local, et comparer les collectivités entre elles sur ce seul critère n’est donc pas pertinent : une collectivité peut parfaitement afficher un prix « au-dessus de la moyenne » et être une excellente gestionnaire.